À 1H DE TIRANA, CE PARC NATIONAL EN ALBANIE EST MAGIQUE
À un jet de pierre de Tirana, voici le Mont Dajti, promesse d'évasion dans la nature albanaise. Entre panoramas saisissants, étapes culturelles et randonnées contemplatives, ce parc national ravit autant les amoureux d'aventure que les amateurs de quiétude.
Le Mont Dajti, massif calcaire ancré dans l'histoire albanaise, révèle ses contrastes naturels à 26 km de Tirana. Sentinelle verdoyante surplombant la capitale, il invite à une exploration entre ciel et terre.
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Le balcon de Tirana
Ils l'appellent “le balcon de Tirana”, et pour cause. De ses hauteurs culminant à 1 613 m, c'est toute l'Albanie qui semble s'étendre au sol : la capitale en maquette animée, les plaines en mosaïque vivante et, par temps clair, la mer Adriatique scintillant à l'horizon.
Le Dajti Ekspres vous propulse en quinze minutes à travers forêts et vallons. Ce très long téléphérique relie la périphérie de Tirana à la station supérieure. Les randonneurs aguerris poursuivront jusqu'au sommet principal (Mali i Dajtit) ou vers le pic de Tujani, des points de vue où l'Albanie révèle sa véritable nature.
Un sanctuaire de biodiversité millénaire
Parc national depuis 1996, le Dajti abrite plus de 1 000 espèces végétales sur ses 29 384 ha, dont plusieurs endémiques. Hêtres, chênes et pins noirs dominent ce paysage où sangliers, renards et parfois loups évoluent dans l'ombre. Les ornithologues y recensent 180 espèces d'oiseaux, dont l'aigle royal planant au-dessus de reliefs calcaires vieux de 65 millions d'années.
Les activités sportives côtoient les espaces de tranquillité : randonnée, équitation et parapente se partagent le territoire autour des pins centenaires.
La nature aux confins du parc
Au-delà du massif principal s'étend un territoire aux multiples visages. Au nord, le canyon de Brari impressionne par ses parois vertigineuses qu'enjambe, tel un trait d'union entre les époques, un pont ottoman patiné par les siècles.
Non loin, la grotte de Pellumbas ouvre ses galeries calcaires, sanctuaire souterrain où nos ancêtres trouvèrent refuge il y a plus de 10 000 ans. Pour les plus curieux, le sentier circulaire Shpella e Zezë serpente jusqu'à une formation géologique datant de l'ère jurassique, témoignage supplémentaire de la richesse du sous-sol albanais.
L'été, quand le soleil albanais darde ses rayons les plus ardents, les eaux turquoise du canyon d'Erzeni offrent une fraîcheur bienvenue aux nageurs intrépides, tandis que la cascade de Shengjergj, accessible après une courte marche, dépose son voile d'eau cristalline dans un amphithéâtre de verdure. Ces havres naturels, encore préservés du tourisme de masse, portent l'empreinte d'une nature qui, dans ces vallées reculées, continue de dicter sa loi.
Entre tables et traditions
Le Mont Dajti conserve précieusement l'identité albanaise. Dans les restaurants d'altitude, tel le Ballkoni Dajtit, le tavë kosi (agneau au yaourt cuit au four), les légumes fermentés et le trilece (gâteau à trois laits) racontent l'histoire culinaire du pays, avec pour accompagnement un panorama à couper le souffle.
Les week-ends, le shëtitje, cette tradition locale du pique-nique prolongé, anime la montagne. Familles entières et groupes d'amis s'y retrouvent à partir de Tirana, grillades et convivialité en bandoulière. Dans les villages alentour, loin des circuits touristiques, le temps s'écoule différemment. On y croise cette hospitalité presque sacrée qui transforme l'étranger en ami.
Les cicatrices minérales de l'histoire
Des vestiges illyriens du VIe siècle avant J.-C. aux installations militaires communistes aujourd'hui abandonnées, le Dajti porte les marques des époques qui l'ont traversé. Durant la période communiste (1944-1991), la montagne abritait des bunkers et des postes d'observation stratégiques, aujourd'hui envahis par la végétation mais toujours visibles pour l'œil attentif.
Le Dajti a également servi de refuge aux résistants pendant l'occupation ottomane puis durant la Seconde Guerre mondiale, comme en témoignent les stèles commémoratives disséminées sur ses flancs boisés.
Ces pierres usées murmurent l'histoire d'une Albanie résiliente, carrefour entre Orient et Occident, qui a traversé les âges sans jamais perdre son âme, à l'image de ce mont qui, imperturbable, continue de veiller sur Tirana.
2025-03-11T21:08:38Z
